Cache Cache
Vous connaissez tous ce jeu enfantin, qui consiste à se cacher et attendre qu'on vienne nous chercher....
Bien sûr à plusieurs c'est plus rigolo, et bien entendu, il vaut mieux qu'on se souvienne que vous jouiez, sinon on peut vous oublier longtemps, trop bonne cachette, vous avez gagné, certes, mais vous êtes mort avant de vous en rendre compte.
C'est balaud.
Bref, le même principe peut être appliqué aux nouvelles techniques de communication.
En effet, à l'époque du paléolithique, je suis quasiment sûre, que pour communiquer, nos primates ancêtres ne pouvaient pas trop se cacher derrière un écran ou derrière un téléphone pour avoir une discussion.
Au maximum derrière un talus, mais ça ne permettait aucune identification fiable, étant donné qu'ils avaient tous la même voix, et qu'ils disaient les mêmes sons. Pas simple.
A une époque plus récente, on a commencé à s'écrire, mais fiabilité moyenne, quand on pense à ce pauvre Roméo qui s'est collé une balle, à cause d'un recommandé non délivré à temps, bon, les conséquences sont quand même désastreuses. (Je cite bien entendu la version de Baz Lurhmann, nous sommes d'accord que Shakespeare n'avait pas prévu cette variante)
(enfin si, mais pas avec des armes à feu) (enfin bref, on s'en fout c'est pas le problème) (ok j'arrête)
Quand j'étais au collège, des petits mots, donnés en cours, ou cachés dans l'agenda, (pour les bourges les autres avaient des cahiers de texte: Sin le Noble en 1990 = ZEP)
Quand j'étais au Lycée, on a eu le droit d'utiliser le téléphone, pour autre chose que des urgences, oui, ça vous paraît étrange, mais dans nos familles méditerranéennes il n'était pas question de blablater des heures avec des gens, le téléphone c'est pour un truc urgent (vous ne me croyez pas?demandez à ma grand mère!)
Je parle du fixe, celui dont la facture est réglée par vos parents......d'où la difficulté de l'utiliser!
Bref, pour se dire des trucs qu'on pouvait pas se dire en face, on se téléphonait, couverts par l'ambiance feutrée de notre chambre (parce que le téléphone sans fil existait déjà, je ne suis pas si vieille que ça!) et par la distance qui existait entre notre interlocuteur et nous, on pouvait se lâcher, à voix basse, bien sûr, et non sans avoir vérifié 20 fois que nos petits frères et soeurs, ou pire, nos parents n'écoutaient pas gentiment derrière la porte.
En 1999 j'ai eu mon premier portable, j'étais à la fac, et je devais faire un déplacement à Strasbourg.
Le bon plan: je pouvais parler à mon amoureux sans me faire gauler par mon père, même si, il fallait éviter qu'il n'appelle en même temps que lui.....enfin le portable c'est pratique, on peut choisir de filtrer ou de répondre.
Ceci dit cette option, ainsi que celle d'éteindre le portable, je l'ai appris bien plus tard, vers 2009.....soit 10 ans plus tard! (mon côté mère thérèsa!)
Et soudain, nouveauté ultime: les SMS (short, message, sender)
On est d'accord que ça dépasse tout ce truc!Merci à son inventeur, Monsieur Matti Makkonen, qui nous a permis de nous connaître, de nous draguer, de nous aimer, de nous engueuler, de nous confier, de nous quitter, de nous reconquérir, de nous expliquer, de nous souhaiter nos voeux, de pleurer dans notre coin, de cacher nos émotions, de ne pas traduire notre désarroi, de nous protéger de tout, même de nous mêmes.
"C'est quand même bien pratique les sms" me dit mon meilleur ami hier. "oui, lui ai je répondu, au moins comme ça on se dit même les trucs qu'on n'oserait jamais sans pleurer"
Oui c'est fort pratique, comme les mails, mais c'est plus long d'écrire un mail.
Un sms, c'est bien, ça va vite et c'est efficace.
C'est même plus pratique qu'un coup de fil. (et ça fait moins mal, enfin, encore faut il préciser de quel fil il s'agit, un fil à coudre bon, c'est léger, mais un fil de fer, déjà, on fait moins les malins. Pardon)
Bref, ce n'est pas anodin.
C'est l'arme ultime du timide, du gêné, de celui qui veut dire plein de trucs mais qui n'arrive pas à mocaliser celle qui est désolée, mais qui ne veut pas déranger, celle qui aime trés fort mais qui n'arrive pas à avouer ses sentiments.
C'est aussi le truc qui permet de dire "j'arrive" quand on est en retard, "prends du pain" quand on est flemmard, "à table" quand on en a marre de gueuler sur les ados.
Mais l'air de rien, ce petit message instantané, c'est trés puissant.
On est triste de ne pas recevoir de réponse, on n'est pas obligé de répondre, on aime en recevoir, on craint de recevoir une réponse, on passe des heures les yeux rivés sur l'écran pour vérifier qu'on a rien perdu, on va même parfois jusqu'à l'éteindre, pour vérifier qu'il n'est pas resté bloqué! Riez ouais, vous l'avez tous fait au moins une fois!
Depuis 6 jours, j'en ai reçu beaucoup, mais il en manquait un.
Et j'ai beaucoup réfléchi, pour un sms (oui, j'ai encore qu'ça qu'à foutre) non reçu d'une expéditrice qui chaque année respecte ce rituel depuis quelques années.
Je ne réponds jamais, je suis même agacée, mais j'attends ce sms.
Cette année, rien.
Alors j'ai pensé, je devrai lui en envoyer un, pour ne pas rater ce rituel, et puis j'en ai discuté, avec ma bonne fée (on est dans mon monde, sur mon blog, j'ai une bonne fée si je veux)
Sur le moment, en suivant mon instinct, parfois, je suis capable de réagir vite et en matière de rapports humains, il ne faut pas, vous le savez confondre vitesse et précipitation.
Toujours est il que cette absence de sms est quand même un message, parfois certains silences, certaines abstentions, parlent plus que des mots ou des actes.
C'est réfléchi, c'est calculé.
Je continue donc, à échanger des sms avec les gens que j'aime, et peut être qu'un jour, j'en recevrai un vrai de vrai, en direct live.
Un bien caché, dont je ne mettrai j'espère pas trop de temps à deviner la cachette!
Un sms qui viendra du coeur.
Comme (presque) tout ce que je fais:)
Biz à vs tous :)
Commentaires
Mais dès que je rentre, je t'inonde de sms.