Made In Sin Le Noble and Famous

Anatole France, était un célèbre écrivain français sous la 3ème République, né en 1844 du signe du bélier, ce qui lui a sans doute permis de remporter en 1921 le Prix Nobel de Littérature.

Non sérieusement, je ne vais pas faire mon intello, comme quand j'étais au Collège qui portait le joli nom de notre Cher Anatole.

Je ne vais pas vous parler de la vie d'Anatole, mais de notre vie à nous, les collégiens Sinois (Made in Sin Le Noble) dans les années 90.

Un collège en pré fabriqués, situé du côté du nouveau Stade Bassement, dans la rue Anatole France, aux couleurs rose saumon.

D'abord la grille du collège, si on allait maintenant il ne resterait plus rien, mais à l'époque, c'était le rendez vous de tous les petits minots qui jouaient les caïds, le samedi midi, pour les bastons.

On avait presque le programme des semaines à l'avance, on savait qui se battrait contre qui, et ils se battaient seulement dehors, à l'extérieur de l'établissement, c'était interdit par le règlement à l'intérieur.....genre.

Ils y allaient comme des cow boys, parfois dans leurs sacs à dos, des chaînes, une batte, enfin....tout et n'importe quoi hein, pourvu qu'ils fassent le show!

Tous les samedis, y avait du monde pour regarder la bagarre, des filles, parce que les gros bras ont toujours fait fantasmer tout le monde, des garçons et bien sûr, tous ceux qui prétendaient monter sur le ring:)

En entrant, le garage à vélos, où se liaient et se déliaient des histoires d'amour, des amourettes, des petits trafics en tous genres, même pour ceux qui prenaient le bus pour venir, la ligne 2B qui desservait les Epis....

Sur la gauche, la loge de la gardienne, brrr j'en ai encore froid dans le dos, pas sympa, du tout même.

Sur la droite, l'entrée vers les bureaux du proviseur, du proviseur adjoint, du fameux conseiller d'éducation Monsieur COUTEAU.....puis les bureaux des surveillants et la salle de permanence tout au bout du couloir, juste avant le préau.

Sous le préau, la salle de musique, de Madame BUCHET, les toilettes des garçons, et de l'autre côté, celles des filles, peintes en vert pâle,  prés de la salle du club de danse, où j'ai vu Virginie Mezouane faire un porté de Dirty Dancing plus que parfait.

La Cour, la salle des sports, le terrain de basket, des rangées d'arbres, des espaces verts, devant la petite porte grillagée qui menait aux paniers où se retrouvaient les garçons que nous regardions des heures durant.

Et puis les rangs, ceux où tout se formait, les classes, les amitiés, les disputes, les amours, les ruptures, les matchs de foot du midi.

Les rangs, où les garçons se mesuraient les uns aux autres, où mes copains mesuraient leur niveau d'inventivité, et au fond de la cour, la cantine, en préfabriqués aussi, où sévissait Paulette, que personne sans doute n'a pu oublier, même pas moi.

C'était pas le top, ça c'est sûr, mais c'était toujours ça de pris.

Dans tous les couloirs du collège, du balatome pourri, comme on dit dans le nord, du "lino".

Suffisamment moche et pourri pour que toute chose puisse y adhérer particulièrement bien.

Par exemple, la colle super glue 3 dispersée sur le sol, devant la salle de sciences, celle où on disséquait les poissons, où on apprenait la biologie du chat...ou du corps humain.

Alors quand les élèves sont arrivés en rang, disciplinés comme d'habitude (tu parles) ils n'ont pas pu entrer dans la classe, enfin eux si, leurs chaussures sont restées dehors.

J'ai le souvenir des cours d'allemand, avec une prof taillée comme une armoire à glaces qui portait autour du cou une horloge qui portait la photo de son défunt mari.

Elle était cyclothymique, enfin à cette époque on la croyait un peu folle, et pétait des câbles à chaque cours. 

Un jour, elle a donné une énorme claque à l'un de mes copains de classe, qui pissait le sang, c'était normal à l'époque, et un autre jour, toujours au même, l'avait pressé de prendre la porte....qu'il a pris, au sens propre!

Il criait dans les couloirs le nom de la prof de maths, qui ressemblait à une souris, surtout quand elle se mettait de la craie sur le nez (on n'a jamais rien compris à ce qu'elle disait, moyenne du collège après être passés dans sa classe, euh....ça existe les notes négatives??

On n'était pas de mauvais bougres, enfin moi j'étais dans la" clique des intellos"mais c'était drôle!

Le prof de dessin, sans doute un jour talentueux, buvait avant, pendant, après les cours, et risquait à tout moment de tomber sur l'un de nous.

Alors forcément, c'était compliqué, de ne pas céder à la tentation de lui tendre des pièges.

Du genre, enduire son bureau de parfum alors qu'il était allergique, remplir une de ses bouteilles d'eau savonneuse, celles qu'il cachait sous son bureau.

La prof de musique en a vu aussi, autant qu'elle nous en faisait voir, un de ses élèves, lui vouant un culte, bien entendu, avait déposé ses poils pubiens sur son écran d'ordinateur....

Aprés, écraser du maroille dans les couloirs, ou envoyer une prof à l'hosto, c'était finalement la routine dans ce collège timbré.

Les profs au look improbable, le directeur qui se fait démonter par un ancien élève, le prof de technologie qui enferme les élèves de la 4ème F avec des chaises et des tables.

Ils ne nous donnaient pas confiance en nous, ils ne croyaient pas en nous, disant tantôt à l'une qu'elle finirait Madame Pipi, tantôt à l'autre, qu'il raterait sa vie.

Seuls quelques uns nous faisaient rêver, le prof de sport qui ressemblait à Thierry Lhermitte, ou le prof de français, qui nous soutenait et acceptait de nous écouter, le CPE, toujours conciliant....les surveillants souvent incroyables, qui relevaient plus d'ados attardés que de vrais pions.

Que de souvenirs dans ce collège fou fou fou, que d'amours nouveaux, d'actions ou vérités, de premiers baisers, d'amitiés qui encore aujourd'hui ont dépassé les années....

La base de notre vie, c'est là que tout a commencé, j'avais 10 ans quand j'y suis entrée, je ne savais pas grand chose, j'étais sage, studieuse, souvent dans les têtes de classe, d'ailleurs ça se voit, vu où j'en suis aujourd'hui.

Les plus fous d'entre nous, les plus jusqu’au boutistes, sont devenus pâtissiers, entrepreneurs, pères de famille, mères accomplies, professeurs, institutrices, ou infirmiers.

Quand on sortait du collège, pour remonter les rues les unes après les autres, les garçons sonnaient aux portes, et partaient en courant, criaient 'l'araignée" devant la porte d'une vieille femme revêche qui habitait près du collège.

C'étaient les années 90, les années d’insouciance, où rien n'était vraiment grave, à part ramener de mauvaises notes, ou des heures de colle, où on allait voir les garçons le mercredi aprés midi à leurs entraînements de foot, où j'ai connu la plupart de mes copains et amis d'aujourd'hui.

On n'avait pas peur, on croyait que l'avenir était devant nous, et on avait raison.

Aujourd'hui, la ville a changé, le collège tel qu'on l'a connu a été rasé, et puis finalement quand on revient à Sin le Noble, tous autant que nous sommes, nous revivons la Ducasse, le marché du vendredi et le printemps culturel.

On a beaucoup aimé ces années, et c'est notre marque de fabrique.

Il n'a plus jamais été le même.

Mais nous, on sera toujours estampillés Made In Sin le Noble, et c'est notre point commun à tous.

Et vous, vous étiez où dans les années 90?;)

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