Doux et pétillant

Comment tu le comptes toi, le temps, lecteur?

A quelques heures du "final countdown" de 2018, année riche de surprises et d'enseignements, de rencontres, de rendez-vous magiques, de découvertes de soi et des autres, il était temps de regarder dans le rétro....

Pour donner du relief à ce temps, insaisissable, qui coule entre nos doigts, qui s'égraine comme du sable, sur lequel on n'a aucune prise, je ne peux que faire le constat de ma propre évolution. Il ne fait aucun doute que j'ai évolué. 

Depuis les rattrapages de partiel de 1ère année à la fac de Douai où je pleurais jusqu'à me faire expliquer un petit détail sur l'importance de la vie, depuis mon éviction d'un cabinet lillois le 24 décembre avec le sourire me poussant à ouvrir un cabinet, le mien, depuis que mon cœur s'est brisé une veille de Noël, depuis que, rafistolé, il a chu, à quelques pas de la petite sirène danoise, depuis que j'ai quitté mon corps ralenti pour devenir celle que je suis, depuis que j'ai quitté une profession que j'aimais, mais qui me haïssait en retour, depuis que j'ai perdu ma boussole, depuis....!

Toutes ces années, toutes ces épreuves, je les regarde dans les boîtes noires de ma mémoire, bien stockées. Elles ont existé, sans aucun doute, mais elles ne contrôlent plus ma vie.

Il y a eu des joies, il n'y a même eu que ça si on y pense. Les obstacles que j'ai passés ne sont-ils pas les passages obligés pour comprendre la joie quand elle se présente?

L'année 2018 a tenu ses promesses. Ma marraine qui guérit, mon corps qui revit, ma grand-mère qui re-sourit...déjà. 

2018 doit même être la plus importante de la décennie. J'ai pris des décisions. J'ai fait des choix. Je les assume. Bon sang que ça fait du bien, ça ravigote dites-donc!

J'ai tenu bon, pour être diplômée de la plus importante école de journalisme de France. J'y ai découvert sur moi et sur mes limites, et surtout sur l'importance de la cohérence. 

J'étais au rendez-vous, à l'heure, pour rencontrer mon ami imaginaire, qui est réel en fait. Por Dios, ça aussi, c'est tellement hallucinant, réconfortant, incroyablement magique, licornément concret, que ça m'émeut quand j'y pense. Je pourrais m'arrêter là.

J'ai affronté mes peurs. Suis allée au-devant de mon destin, gravi plus d'une montagne, pris de l'altitude, mis mon chat dans un sac de transport et traversé la France. J'ai rencontré des amis, une sœur de cœur, dans la neige. Au bord du lac, rassérénée, j'ai attrapé la perche tendue, sauté sur le tremplin, prête à redémarrer, à m'envoler!

Éveillée, consciente, les pieds sur terre, j'ai observé, constaté, écouté mon instinct. Je dis stop quand c'est ce qu'il me commande. Je suis reconnectée.

Je vis au bord de l'eau comme je le souhaitais l'an dernier, (clin d’œil à la fameuse loi de l'attraction, et au tableau d'inspiration.....), je suis journaliste, j'écris et je vis, en bonne santé, à Annecy.

Une révolution, non?

Et finalement...et finalement, cette foutue cohérence je l'ai ENFIN trouvée!

Je n'ai plus peur. J'assume mes choix, mes positions, mes réflexions, mes combats. Je vais avoir 38 ans et je suis enfin moi. Bein tu vois, ça, lecteur, ça ne te surprendra peut-être pas, mais moi si.

Car tout ce qui s'est passé il y a 20, 10, 5 ou 2 ans, ou même l'an dernier, ou même tout ce qui s'est passé cette année, était important, mais rien ne mérite d'être sur-vécu, sur-investi, sur-joué.

Donnons aux choses et aux événements l'importance qu'ils doivent avoir! ¨Pas plus, pas moins.

Les découverts non-autorisés, la ruine financière, la galère, le froid, la peur, le manque, les accidents de bagnole, les pannes sur l'autoroute le jour du seul partiel à rattraper, rien n'est grave, rien n'est irrémédiable. Sauf la mort, et encore.

Prendre la parole en robe noire pour défendre le destin d'un homme qui en a braqué d'autres, se lever pour parler de son humanité au milieu de la foule qui le juge plus durement que la justice elle-même, ça m'a fait peur oui. Mais je l'ai fait et mon cœur bat encore. 
Traverser l'océan Atlantique pour aller seule à l'inconnu du métro New-Yorkais, ça m'a fait peur. Mais c'est fait et résonne toujours au fond de moi.

Passer un concours, un autre, un autre, et encore un autre. En sortir plutôt fière et diplômée, ne m'empêchera jamais, lis bien jamais lecteur, de retourner vendre des confitures si c'est mon bon plaisir. Tu sais pourquoi?

J'ai arrêté de souffrir. Net. J'ai arrêté parce que j'aime pas ça déjà. J'ai repris l'usage de mon cerveau. 
J'ai arrêté de faire ce qu'on attend de moi. Je fais ce que j'attends de moi et des fois, je me surprends.

Comment accepter de poursuivre un chemin qui nous fait du mal? Où est-il écrit que l'on doive souffrir de manière obligatoire pour avancer dans la vie? Qui va décider si je dois vivre pleinement ou mourir à petit feu? 

Ma tante, les yeux dans les yeux, à quelques semaines de quitter la terre m'a fait la plus belle des révélations alors que je pleurais parce que j'avais raté mes partiels; moi la bonne élève, docile et obéissante....(oui j'ai été cette personne, au moins pendant 10 ans) Il y a .....20 ans. "Tu es en bonne santé, non? Alors, rate, le plus possible, éclate-toi, tant que tu es en vie, il y a du temps pour rater et recommencer. Mais si tu te morfonds, alors tu vas perdre ton temps et je ne le permettrais pas!"

20 ans. Que je ressasse cette phrase dans mon cerveau. Autorise-toi l'erreur, échoue, recommence, change d'avis, n'aie pas peur. Pour affronter les peurs, il m'a fallu du temps. La thérapie a aidé bien sûr, le soutien de mon cher magicien aussi. Mais j'étais "ma meilleure amie".

Et aujourd'hui, vraiment, sans hésitation je te l'écris lecteur: je n'ai pas peur. J'ai confiance, je suis prête pour l'aventure, prête à découvrir, prête à avancer, prête à kiffer, parce que c'est ça la vie! 
C'est ça et rien d'autre! Remettons les choses dans leur contexte, osons échouer, c'est la preuve que nous faisons quelque chose, osons dire NON quand ça suffit, défendons-nous si nous sommes opprimés, tranchons les liens toxiques, vivons bon sang, vivons:!

Mettons fin à ce qui nous fait du mal, ne perdons pas une seconde en tergiversations, allons! Allons!
La vie est ce qu'on en fait! Elle est le miroir de ce que nous sommes au fond de nous, elle est le fruit de nos choix et de nos non-choix.

Jamais je ne me suis sentie aussi bien quelque part, et pourtant je redémarre tout à zéro! C'est pas génial? Je n'ai plus rien, j'ai tout vendu, je suis seule dans une région que je n'ai qu'entrevue, tant j'ai travaillé au cours des six derniers mois. 

Et j'ai assez confiance en moi aujourd'hui pour décider de ce que je ferais de mes prochains mois, semaines, jours, heures, minutes. J'ai assez de joie dans le cœur pour dire oui aux opportunités, non aux injustices, assez d'amour-propre pour prendre soin de moi, assez de paillettes dans le cœur pour soutenir et aimer mes amis.

2018 a tenu ses promesses et moi aussi.

Alors pourquoi 2019 ne serait-elle pas aussi généreuse voire plus?

Décidons-le, incarnons cette générosité envers nous-mêmes, n'attendons plus d'être sauvés par qui que ce soit d'autre que nous!

Nous sommes vraiment le changement, nous sommes capables d'apprendre et de créer.

Brisons les chaînes, les excuses, les faux-semblants, disons oui à la JOIE!

Je vous embrasse. Fort. Vous l'avez bien mérité. 

Que les derniers jours de l'année soient doux, que les premiers soient pétillants.

Vive nous!




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