Perfectionnisme, procrastination, célibat: ça va sinon, vous?

Ces derniers temps j'en vois, j'en vis et pas des moindres.
Y a des sujets comme ça....

No man, no child, nothing?

Tiens prenons-en un au hasard. être une femme célibataire de 40 ans en 2019. Visiblement ça empêcherait les femmes de "grandir"de garder une âme d'enfant, de ne pas en avoir (d'enfant) et de ne pas être en couple. Alors non seulement c'est n'importe quoi, mais le pire, c'est que ce genre de croyance entre en toi, personne concernée, jusqu'à ce que ce soit l'évidence même, qu'en effet, être une femme sans enfant ni mec, compagnon, mari bref, ce que tu veux, ça soit la preuve flagrante que tu n'es pas "finie". Fin t'as compris quoi. Que tu n'es pas encore mature, qu'il te manque quelque chose, que pour être équilibrée il faut le "saint triptyque": mari, travail, enfant.
Oh, ça va bien oui? C'est écrit où? Où? Qu'il faut absolument se "caser" (que j'aime ce mot) pour exister en tant qu'individu? Qu'il faut enfanter pour avoir voix au chapitre, qu'il faut être en couple pour être heureux? Regardez autour de vous! Aucune situation n'est idéale, je ne vais pas me mettre avec le premier gars qui passe pour rassurer les autres. Donc une fois pour toutes, pour moi et pour le monde: oubliez ces concepts! Je suis seule, c'est comme ça. J'ai pas de gamin et j'en aurais sans doute plus là, vu l'heure, je ne serai sans doute la femme de personne, je serai moi et il faudra faire avec. Ou pas, on s'en fout. Mais ça va bien se passer. J'ai des amis.

Perfectionnisme, je te quitte

Bein oui, tu n'es pas à moi. Donc je te quitte. J'ai jamais voulu être parfaite, j'ai juste voulu être aimée. Je n'ai réussi ni l'un ni l'autre, ceci dit, puisque ceux qui me voulaient parfaite ne m'aimaient pas et ne m'aimeront jamais. Je ne suis pas un trophée, ni un motif de fierté. C'est pas grave, vu que je suis déjà un humain, et que c'est complexe d'avoir un cerveau comme le mien, qui ne s'éteint jamais. Bref, je découvre l'étendue de ma souffrance là: celle d'être toujours bien dans les clous pour avoir de l'intérêt aux yeux du monde. C'est chaud hein? Oui, bein c'est comme ça que j'ai vécu jusqu'ici mais je dis stop. Tu sors le perfectionnisme j'en ai marre de toi. Je ne veux plus essayer d'être parfaite, être partout en même temps et tout réussir, parce qu'à un certain moment je ne réussis plus rien, sauf me rendre malheureuse. Alors quand tu pleures tous les jours sans raison apparente je crois bien que c'est pas la définition du bonheur. Quand tu as l'impression qu'on ne t'aime pas, juste parce que tu te sens "oubliée" alors qu'en réalité, le monde ne tourne pas autour de toi, bah pareil. Donc: stop les conneries. 

Le perfectionnisme ne rend pas vraiment très heureux. C'est même l'inverse. Tout ce qu'on fait étant lié à un avis extérieur (forcément sinon pourquoi on le ferait? Si personne ne regarde? Ceci est de l'humour, calmez-vous) croyons-nous que les gens nous aiment plus parce qu'on leur est dévoué? Je pense que les gens nous aiment parce qu'on est vrai. Si notre dévotion n'a de but que d'être apprécié (ex: quand je regardais Roland Garros pour que le gars là-bas en 4e s'intéresse à moi, et qu'il n'en avait ABSOLUMENT RIEN A FOUTRE de moi, comme moi du tennis sur terre battue, tu vois la connerie qui clignote?) bein faut arrêter et redevenir soi. Bien sûr, l'autre risque de ne pas nous aimer, du coup. Mais il risque surtout de nous connaître tel qu'on est. Alors évidemment y a des cas isolés comme moi, qui suis une vraie gentille à la noix. C'est à dire que ce qu'on croit être du don excessif de soi pour le commun des mortels, c'est vraiment moi. Donc voilà, je réagis au quart de tour quand on me demande un truc, j'agis quand on me demande de l'aide, je bouge quand je suis sollicitée. Mais ce sont MES CHOIX. Je ne subis pas, je choisis de faire les choses. Voilà. En revanche, j'arrête d'éteindre 10 incendies en même temps, je ne suis ni corvéable à merci, ni omnisciente, donc tant pis si ça ne plait pas. J'ai passé beaucoup de temps à faire ce qu'on attendait de moi. Je vais vivre ma partie maintenant. Et ce sera pas parfait, tant mieux.

Procrastination

J'ai écrit une liste de trucs à faire avant le 31 décembre parmi lesquels les trucs à payer une bonne fois pour toutes, les choses à régler, les comptes à régler surtout, les situations à résoudre, et les projets en cours à clôturer. On y est presque. Pourquoi chaque matin est une lutte? Pourquoi je me dis, je le ferai demain alors que si c'était fait là, tout de suite on n'en parlerait plus? Parce que je suis parfaite. Enfin, je l'étais quoi, (point précédent). J'explique. Vu que j'ai toujours fait 100000000000 trucs en même temps, que j'étais hyperactive, toujours partout, que je ne savais pas dire non, que j'en avais 1.peur 2. horreur, je n'existais pas. Relisez ça. Non je n'existais pas. D'où la sensation de vide abyssal quand les portes se fermaient. D'où les hectolitres de larmes. Et puis, finalement, j'ai appris à me connaître. Et à écouter mes besoins. De quoi ai-je besoin? De voir des gens, de parler, d'interagir, d'être seule parfois, de lire des livres, des magazines, des journaux, de profiter de la vie, de voyager. De ne pas OBEIR. 
Donc j'ai pris la situation autrement et j'ai commencé à faire un truc à la fois. Une chose par jour importante. Et du coup j'ai commencé à remettre au lendemain. Bon comme souvent, j'ai trouvé la faille et j'ai fini par procrastiner. J'ai vraiment tout remis au lendemain. Epuisée j'étais, crevée, naze, toujours fatiguée, jamais motivée. Je ne parle pas d'il y a 10 ans, juste d'il y a 15 jours. Au bout du bout de ma vie. Sans envie, sans appétit, sans motivation. D'en avoir trop fait, d'avoir voulu trop bien faire et trop en faire. Finalement j'ai tout jeté par terre, comme Marie Kondo. Et j'ai trié. 
Bon dans le tri, y a eu des pertes sèches. En gens, ça va, il reste les plus importants, des piliers, des rocs, des essentiels. Ce sont les mêmes. Less is more. Maintenant je refais des listes de 4 trucs plus un bonus par jour. Et en-dessous une forme de récompense à moi-même: un mag, un ciné, une série, un soin, un truc sympa. Il paraît que je dois être gentille avec moi-même. Ouais sauf qu'on m'a appris plein de trucs, mais ça, y a pas de tutos sur youtube. Donc....j'improvise.

Gestion des émotions et confiance en soi

Oui bon, l'une ne va pas sans l'autre hein. Si j'avais confiance en moi, je n'aurais pas des montagnes russes dans le corps (ceci est une image donc pour la team 1er degré) Je suis sarcastique, ironique, parfois cash. Et aussi hypersensible, loyale, entière et je ne lâche pas les gens, quand je les aime, c'est pour de vrai. Mais si c'était si simple hein...On n'est pas tous semblables en réalité. Et ça c'est pas simple à encaisser. Donc il faut doser....et ça non plus ça ne s'apprend pas. Mon baromètre c'est mon ressenti, j'vous raconte pas. Entre ce que je donne l'air et ce que je porte en moi il y a un petit fossé, pas immense mais fossé quand même. Ce qui touche les gens que j'aime me touche, je suis friable, alors que j'ai l'air solide. Je suis sensible pourtant j'ai l'air forte, j'ai un sentiment d'échec profond, pourtant il m'a été dit que l'on m'admirait (????) bref, malgré tous mes efforts pour être alignée, il semble que le problème soit encore là: dedans. Alors rassurons les assureurs, je suis accompagnée hein pour ça bien entendu. Mon travail n'en pâtit pas, mes relations humaines non plus. Il est évident que je ne dis ni ne montre tout ça en public. Alors pourquoi j'en parle? Parce que je ne suis pas la seule. Parce qu'on est des tas à ressentir ça, et qu'on se croit seule au monde. Parce que le découragement, les heures à chialer sans raison, les prises de tête, les nuages noirs, ça arrive à d'autres gens. Le décalage, le sentiment d'échec, la culpabilité, la sensation d'être décalé...ça arrive à des tas d'autres gens. Et tout ça, tout ce dont j'ai parlé dans ce post, se résume en une seule réalité qui fait peur parce qu'elle est mal connue "la douance". 

La douance

Soyons clairs: on ne la choisit pas, on ne l'attrape pas. Elle est là et c'est tout. On n'a rien demandé. Moi j'ai subi, sans comprendre et j'en ai eu ras-le-bol. Tout ce dont je viens de vous parler, c'est lié à ce truc que j'ai caché sous le tapis depuis des années et dont j'ai fait abstraction, comme si ça n'existait que dans ma tête. Nan, c'est faux. Donc on gère ça, parce que sinon ça n'ira jamais. Originale, différente, perchée, à l'ouest, oui, tout oui. Pourtant bonne élève, pourtant enfant sage, pourtant docile. Et pourtant un jour tu envoies tout péter quand tu comprends que tu vis la vie de quelqu'un d'autre qui porte ton nom et ton prénom, mais qui n'est pas toi. Tu crains de mourir un jour sans avoir vécu ta vie, tu cherches ta place dans ce monde que tu ne comprends pas et pourtant, il va bien falloir la trouver cette place. Tu noues des liens, tu crées des choses, tu vas vite et bien, tu es une artiste, et pourtant tu as le sentiment de faire du sur place tout le temps, de ne pas avancer, d'être en décalage. Oui, mais tu avances. Selon ta propre échelle d'avancée, la preuve les gens te voient comme quelqu'un qui réussit là où toi tu crois avoir tout raté! Mais personne ne te le dit! Si tu te voyais comme les gens te voient, au moins une fois, peut-être que tu y verrais plus clair. Mais on a beau te le dire, tu ne crois pas les gens...
Un jour tu quittes ton métier prestigieux, pour faire tout autre chose. Tu ne crois pas être si douée, vu tes résultats, vu que tu ne gagnes pas vraiment ta vie, vu que changer d'avis dans ce monde ce n'est pas le modèle de base, du coup tu as peur de te tromper, puisque si tu te trompes, tu le crois, on ne t'aimera pas...bref. Et en fait si, tu as réussi. Et tu ne sauras vraiment jamais comment t'as fait...mais tu es encore là pour en parler. Donc ça va, finalement. Il faut un déclic, pour prendre les choses en main. Donc on y est là, et vous y arriverez, on y arrivera. Mais il ne faut surtout pas fuir devant cette particularité, sinon c'est pas demain que vous serez heureux. Et on n'est pas là pour souffrir. 

Hauts les cœurs

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