Vingt ans à t'attendre

En vérité, je voulais titrer "une vie" mais ça m'aurait bien saoûlé de me dire que je vais encore t'attendre longtemps, alors j'ai décidé que j'allais juste parler des années où tu m'as fait faux bond, où tu m'as carrément ignorée avouons-le, on va arrêter de se mentir hein. Donc ça fait bien 20 ans que je bosse, je ne bosse que pour te voir, que dis-je t'apercevoir, et toi, fier comme tu es tu t'en fous.
Je t'ai cherché partout, je t'ai suivi, je t'ai scruté, je t'ai espéré, je t'ai imploré. Mais tu m'as ignorée, tu m'as fait la cour pour ensuite disparaître et comme un traître, souvent tu disparais aussi vite que tu es arrivé. Je dois te le dire là, tu m'as vraiment, mais vraiment saoûlée. Mais pour de vrai.

J'en ai marreeeeeeeeeeeee de faire le pied de grue en attendant que tu daignes te manifester enfin, que tu donnes de tes nouvelles quand tu veux, que tu sois là la première semaine du mois et après, que tu prennes la poudre d'escampette. C'est invivable, c'est chiant et je suis sûre que tu fais ça à plein de gens en plus. De mon entourage ou pas, même des purs inconnus, je suis sûre que tu leur fais le même coup bas. Mais comment tu fais pour dormir bien au chaud sur ton matelas douillet? Tu peux me dire? Y a des gens qui ne vivent que pour toi alors que moi je ne réclame qu'une minute de ton attention, je voudrais que tu restes un peu plus longtemps c'est trop demandé? Je n'ai jamais économisé mes intentions, mais voilà, il faut qu'on t'aime toi, il faut qu'on ne s'occupe que de toi, que tu sois au centre de toutes les attentions: tu es MON PIRE CAUCHEMAR, voilà au moins c'est dit! J'en ai des suées froides, je n'en dors plus la nuit. Tu ne me manques pas non, pas toi. Tout ce dont tu me prives me manque plutôt, voilà où on en est. Le pire c'est que je sais que tu ne feras pas mon bonheur, que tu sois là en free style ou même à temps complet. Mais simplement, à un moment précis, choisis. Je n'en peux plus de toi. Tu ne peux pas arriver et faire le fier à bras, parader comme ça sous mon nez, faire genre je suis là pour toi et finalement te barrer aussitôt le 15 du mois passé. Je dis stop. Maintenant tu as abusé de ma patience.

20 ans tu te rends compte? 20 ans que j'enchaîne les boulots, des plus petits aux plus prestigieux et tu as toujours ce comportement lâche et puéril. Nan mais sérieusement tu t'es cru où? Maintenant, à bientôt 40 ans, je décide que ça suffit. Soit tu viens et tu restes soit tu te casses et tu vas voir ailleurs, sans te retourner. Toutes façons je ne te supporte plus. Aucun de mes efforts ne fructifie, aucune de mes résolutions ne te convient, non mais vraiment, j'ai arrêté de jouer. 

Finies les tirelires pour les petits week-ends, finis les projets à deux balles que je n'arrive jamais à conclure PAR TA FAUTE, enfoiré. Donc voilà, c'est décidé, je vais guérir de toi. Tu me seras définitivement insignifiant. Je ne ferai même plus attention à toi. Parce que la vérité c'est que tu ne fais le bonheur de personne, sauf  de 1% de la population mais tu n'y es pour rien en fait, les autres qui crèvent à cause de toi, toi, ça, tu t'en moques comme de ton premier actionnaire!

Bref, tu as gâché mes vacances pendant des années, mes sorties, mon adolescence, mes années fac, tu m'as empêchée de dormir, de m'offrir ce qui me plaisait, tu t'es bien moqué de moi en arrivant après la date des factures, la fleur au fusil, ah ça t'a bien fait marrer ouais. Bein maintenant c'est fini mon petit bonhomme, comme dit la chanson, tu prends tes cliques tes claques et tu te casses. Non mais oh! Y a rien qu'on puisse faire sans que ça tourne autour de toi. Le ciné, c'est avec toi sinon rien, le restau pareil, n'importe quel trajet en bagnole prend des allures de rodéo à cause de toi, toujours le stress, toujours l'angoisse. Stop. 

Donc voilà, ce soir, je te pose un ultimatum: raboule-toi une bonne fois pour toutes ou dégage à jamais. Je ne vais quand même pas me rendre malade pour toi non, pas du tout. J'ai travaillé dur, j'ai fait des études et ça ne t'a pas suffi, j'en ai fait d'autres, tu m'as tourné le dos, j'ai créé, tu as fait semblant de t'intéresser à moi et tu as tourné les talons en pleine promo de chacun des livres. Tu me trompes, tu trompes tout le monde en fait, mais tu te trompes toi surtout. Ma liberté ne s'achète pas, mes choix non plus et j'arriverai à m'en sortir. Ce jour-là, tu seras toi, à mes pieds à moi. Tu feras tout pour que je te remarque et ce sera mon tour de t'ignorer copieusement. Tu ne seras plus indispensable, tu seras utile. Tu ne seras plus au centre de mes nuits, tu n'y seras plus convié. 

J'aurais jamais cru devoir en arriver là, mais cette fois, ce mois, tu es allé trop loin. Tu as failli causer ma perte il y a 6 ans, je ne te laisserai pas recommencer, pas maintenant. Donc, argent, flouse, pèze, pognon, ou quelle que soit l'identité sous laquelle tu te dissimules à mes yeux, prends tes jambes à ton cou parce que cette fois, c'est moi qui vais gagner ce bras de fer. Non mais oh. Suffit maintenant. Ttt tu te tais. 


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