Dans un monde idéal...

Avez-vous remarqué combien les choses sont différentes, dans la réalité, de nos projections? Nous souhaitons des choses, espérons des choses, et quand elles surviennent, quand la "vraie vie" dépasse la fiction, que la réalité se concrétise enfin, il arrive (souvent pour ne pas dire toujours) que nos attentes ne soient pas comblées de la manière à laquelle nous nous attendions que cela se passe.

Ce n'est pas uniquement sentimental, c'est le cas professionnellement, c'est le cas dans la vie quotidienne, financièrement, ou même amicalement parfois. Il y a d'un côté ce que nous espérons, ce que nous fantasmons et de l'autre ce qui arrive. C'est difficile à comprendre n'est-ce pas? Difficile à encaisser surtout. Parfois nous faisons de notre mieux pour qu'une situation se décoince, pour obtenir ce poste que nous espérions tant, pour vivre la vie que nous désirons depuis tellement longtemps, pour vivre avec la personne que nous aimons plus que nous-mêmes...nous pensons tout mettre en oeuvre pour que ce projet se réalise et finalement tout ne se passe pas comme nous l'avions imaginé.

C'est un mini-tsunami, une tempête dans la tête, une déception aiguë, une douleur même, selon l'importance du projet. Et pourtant, nombreuses sont les fois où nous entendons parler de loi de l'attraction, de pensée créatrice, que penser de tout cela? On nous dit que vouloir quelque chose, s'y projeter dans le détail, c'est le meilleur moyen de faire que ces pensées se concrétisent. On voit pourtant, que c'est souvent tout l'inverse qui se produit. Nous sommes même entourés de tas de personnes qui préfèrent imaginer le pire scénario possible pour "éviter d'être déçues". Alors comment se comporter? 

J'en sais rien du tout, pour être honnête. Mais la question se pose néanmoins. Combien de fois ai-je imaginé quelque chose et combien de fois c'est l'inverse qui s'est produit? Et a contrario, j'ai également prévu dans les moindres détails que quelque chose arrive et ...c'est arrivé, sans pour autant que cela ne m'apporte ce à quoi je m'attendais. Exemple: en  2017, j'ai créé un "vision board", un tableau photo de tous les aspects de ma vie, tout ce que je souhaitais. Dans ce collage, que j'avais affiché partout dans mon appartement rue Colbert, le dernier que j'ai occupé à Lille (dont je vous raconterai l'histoire ci-après) il y avait clairement tout en haut à gauche, cette maison, au bord de la mer. En tous cas, au bord de l'eau...Il ne vous aura pas échappé que l'année suivante, j'ai quitté le Nord pour atterrir précisément...au bord du lac d'Annecy. Bon, admettons que ce soit une coïncidence, plutôt précise il faut bien le reconnaître....
Il y avait aussi des livres, beaucoup de livres, et l'écriture au centre de tout et de la réussite de mes projets. En 2017, quand j'ai créé ce tableau de projection, je n'avais pas du tout rencontré mon associé, je n'avais aucune idée de ce que serait ma vie, je pense même que je n'étais même pas encore entrée à l'ESJ...aujourd'hui, nous avons co-fondé un média qui va avoir un an! Le Petit Reporter a été visité plus de 110 000 fois à l'heure où je vous écris, et les choses vont bon train, les projets aussi. Coïncidence? Non... là vous le faites exprès...

Enfin, l'appartement rue Colbert. Plusieurs personnes m'avaient suggéré de regarder une vidéo que l'on trouvait sur Youtube, qui s'appelle "le secret". Cela a évidemment trait avec la loi de l'attraction. Moi à ce moment-là, je suis dans mon appartement du vieux-Lille, et je pense à le quitter, devenu trop cher pour mes moyens du moment. Durant le visionnage, je décide de prendre un papier et un crayon et d'écrire précisément tout ce que je souhaite dans cet appartement, principalement un rez-de-jardin, une place pour installer mon bureau et beaucoup d'espace, de clarté, des arbres, de la lumière. Je note tout: superficie, montant du loyer, quartier, rien n'est laissé au hasard, jusqu'aux carreaux de ciment dans l'entrée. Je me souviens m'être dit "Au pire, ça ne marche pas, qu'ai-je à perdre?". J'ai habité dans cet appartement et TOUS les critères que j'avais indiqués sur ce papier étaient justes. Je n'ai pas été particulièrement heureuse dans ce lieu, au contraire même. C'était le début de ma transformation, j'ai appris à quitter mes repères, les gens que je côtoyais tous les jours, les lieux familiers du vieux Lille, devenus mon décor depuis 7 ans. Mon associé, que j'ai rencontré un an après m'y être installée, avec lequel j'avais noué des liens très forts très vite, m'avait décrit ce que je vivais comme "les coulisses", "l'antichambre", de ce qui m'attendait. S'il savait à quel point c'était juste! D'ailleurs s'il lit ces mots, ça devrait le conforter. Cette année et demie, dans l'appartement rue Colbert que j'ai clairement "imaginé" et "attiré" dans les moindres détails, m'a servi à vivre ce qui m'attendait sans que je le sache encore, mais avec du recul c'est évident, au cours des deux ans qui viennent de s'écouler. A l'écart de tout, près d'un lac entouré de montagnes, un écrin merveilleux, certes, mais sans vie sociale ou si peu, à devoir dompter ma solitude, situation totalement inconfortable et méconnue pour moi et à laquelle je ne m'attendais pas, et que je n'aurais, croyez-moi, certainement jamais demandée! Oui, c'était ça: l'antichambre, la préface! Incroyable, même pour moi.

Alors, pourquoi ai-je décidé de vous raconter tout ça au lieu d'aller me coucher tôt avec une tasse de camomille ce samedi soir de confinement? Pour vous dire que, quand bien même les choses ne sont pas comme on voudrait qu'elles soient, dans les moindres détails....il n'y a pas de hasard. Si l'Univers, ses planètes, ses étoiles, ses comètes, ses météorites, les humains, ces corps incroyables faits de cellules, de vaisseaux, de moindres petits atomes, la nature, ses cycles, son ordonnancement, si tout ceci existe, ce n'est pas le hasard: c'est la vie! C'est merveilleux d'être en vie, j'en sais quelque chose!

Ces dernières nuits, confinement oblige, des gens disparus viennent me rendre visite dans les rêves. Des gens que j'ai connus, et d'autres que j'aurais aimé connaître, qui me racontent des choses, qui m'enseignent des trucs, incompréhensibles quand je me réveille le matin. Pourtant, ils viennent quand même (et quand on sait la vraie durée d'un rêve franchement, ça doit bien vouloir dire quelque chose et je me fous qu'on pense que je suis illuminée là, des fois ce sont vraiment des gens charmants, mais ils ne me concernent pas directement, les ai-je invités? Euh non. Donc bon.) Pourquoi ces réveils à 3h30 du mat' pour me sortir des idées incongrues d'articles, ou de gens à appeler? Qui se l'explique? Moi non. Mais je vais vous dire un truc surprenant, si vous me lisez depuis longtemps: j'accepte.

J'ai lâché l'affaire. Je ne lutte plus contre les intuitions, l'instinct, les rêves, les heures miroir, les signes. J'accepte, j'accueille, ça vient? Bienvenue. Il en est de même pour ce qui ne fonctionne pas comme je l'avais prévu: il doit y avoir une raison à ça, qui m'échappe. Ai-je fait ce qui était en mon pouvoir? Oui? Ok, donc le reste ne dépend plus de moi. Non? Alors, réglons si possible la situation, sinon, laissons filer. Ai-je fait de mon mieux pour régler telle ou telle situation? Si oui, alea jacta est! Je ne peux plus rien faire. Les gens que j'aime font-ils des choix que je ne comprends pas? Oui, comme moi sans doute j'en fais à leurs yeux. M'ont-ils demandé mon avis? Si oui, je le donne, sinon, j'accepte. Voilà. Chacun doit faire ses expériences, chacun doit vivre son chemin. Ce qui doit arriver, arrivera quoi qu'il arrive, et nul ne peut rien faire contre ça! La vie a toujours le dernier mot hein, pas la peine de s'énerver. Ce n'est pas facile à accepter: ce n'est pas simple de rester immobile quand quelqu'un auquel on tient s'enfonce dans des situations compliquées, toxiques, épuisantes, mais peut-être est-ce nécessaire pour lui, pour elle? Un enfant qui apprend à faire du vélo va tomber c'est inévitable, et il apprendra de ses chutes, il réussira à dépasser sa peur et sa douleur. On est tous passés par là. Aussi, quand une situation que nous avons tant désirée arrive ENFIN, accueillons-là telle qu'elle est. Ou désirons-la clairement, avec les bonnes intentions. Ne pensons pas non, si nous voulons quelque chose de positif, et inversement. C'est loin d'être de la fatalité: une fois que nous avons fait notre partie, une fois que nous avons semé, il nous faut patienter pour que notre arbre pousse et donne enfin des fruits...c'est la vie. 

Donc voilà. Parfois, ce n'est pas évident: le confinement est repoussé d'un mois, un mois de plus sans voir ceux que l'on aimerait voir, serrer dans nos bras, embrasser, avec qui on aurait tant envie de PARLER vous voyez à quoi je fais allusion? A ces vraies, ces longues conversations, à ces moments précieux où l'on parle de la vie, de tout et de rien, juste pour être ensemble et prolonger le moment le plus loin possible avant que le sommeil ne nous force à nous séparer. Je vous le dis, moi aussi je les attends, moi aussi elles me manquent, moi aussi, j'en perds le sommeil parfois et même l'appétit, de n'avoir que des miettes, des bribes de mots échangés sans profondeur alors que je sais que nous sommes capables de tellement mieux...mais: j'accepte. J'accepte, et je me dis qu'au moins le lien est toujours là, maintenu, solide, alimenté, arrosé, veillé, couvé, choyé. Oui, je sais que les jours meilleurs viendront, la liberté, la joie, la paix. Alors, j'accepte, et je fais de mon mieux. Certains jours mieux que d'autres, c'est vrai. Mais nul ne doit payer pour mes états d'âme. Je me tais. Je patiente en silence, je respire. Je recalibre, j'affine, j'accepte aussi les mauvais jours des autres. Ce n'est pas simple, de se contenter d'un gâteau nature quand on le voulait au chocolat, mais nous sommes adultes maintenant, capables de supporter la frustration, capables de partager, d'accepter, d'écouter, y compris les silences.

Les choses seront tantôt comme on les a imaginées, mais pas forcément bénéfiques pour nous, pas forcément parfaites, tantôt elles seront à l'opposé de la manière dont nous les aurons imaginées, mais finalement excessivement positives et le meilleur qui soit pour nous. La perfection même. Peu importe. Stoppons cet empressement à tout avoir maintenant tout de suite, arrêtons de nous comporter comme des chefs tyranniques envers nous-mêmes, cessons d'être durs et froids, envers les gens que nous aimons plus fort que nous-mêmes, et d'ailleurs aimons-nous, nous-mêmes un peu plus pour ne plus tolérer qu'on ne nous écoute pas, ne nous considère pas, ne nous apprécie pas à notre juste valeur. Et sachons dire ce qui va avant de critiquer, soyons capables de communiquer, parce que la télépathie a ses limites... acceptons de donner et de recevoir. Bref, il s'agirait de grandir...il s'agirait de grandir. Des fois, nos costumes, un peu trop étriqués, mériteraient d'être lavés, pliés, et rangés dans une pile à donner. Parfois, dans le miroir, il faudrait pouvoir se sourire à nouveau. Nos corps ne sont pas parfaits à regarder? Mais ils sont incroyables à l'intérieur! C'est fou de se dire que tout cela fonctionne comme par magie! Et tiens, d'ailleurs, si quelqu'un essaie de nous convaincre que nous sommes extraordinaires...essayons de le croire. Au pire, c'est vrai et ce sera un bon moment à passer. Et si une situation nous déplaît, qu'elle dépend de nous, changeons. Osons. Bougeons, mettons-nous en mouvement. Faisons des projets. Quelqu'un m'a dit un jour que "c'est important d'avoir des projets" Comment oublier de telles paroles quand elle n'a pas pu en réaliser le quart elle-même? 

Alors... Prenez soin de vous, restez chez vous là pour le moment, inspirez, expirez, fêtez le simple fait d'être en vie. C'est déjà ça, le miracle. On sortira un jour, c'est évident. Le jour de la marmotte se termine le jour où l'on s'aime, enfin, pour de vrai. Je vous embrasse.







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