Breakdance
C'est une période vraiment étrange que nous vivons là mes amis. Période qui dure pour ma part depuis le début de l'année, je ne sais même pas quand a eu lieu une trêve en 2022 à vrai dire.
Je suis restée silencieuse par ici depuis le mois d'août et pour cause, Bianca s'est envolée au paradis des chats et je pense ne pas encore avoir fait le deuil de cette réalité qui m'a frappée un peu trop fort à mon goût.
Depuis, mais je pense que je le vois encore plus parce qu'elle n'est plus là pour me protéger des ondes pourries, rien ne va plus, ou plutôt tout part dans tous les sens.
Bien sûr, la suite de ce funeste 1er septembre a été mon déménagement dans un appartement neuf que j'attendais depuis un an, même si y emménager seule sans elle, qui m'accompagnait depuis 16 ans, n'a pas rendu les choses faciles. Bien entendu, il a été question de prendre de nouvelles habitudes, de nouveaux repères. Mais tout se fait un peu en pilote automatique. Je ne fais toujours que travailler et cela n'a étonnement toujours pas pour corollaire de m'enrichir, donc je me pose des questions et très vite je m'endors... pour ensuite retourner travailler. Bref, je vends du rêve.
Mais si j'ai tenté de tirer des leçons du double AVC de mon chat, en essayant de lever le pied, de penser à moi blabla, l'Univers lui, a décidé de mettre en place une grande partie de Koh-lanta avec moi. Octobre, novembre et décembre, tout déplacement a été soit rendu difficile et stressant (un vol annulé deux trains supprimés) soit complètement impossible et en a rajouté une louche en bloquant ma voiture jusqu'à nouvel ordre, jauge carburant out, rendez-vous (et budget !!!!) réparations dans 10 jours et plus de SP95 nulle part... Bien. Je ne compte pas la panne d'internet pour s'inscrire à la bibliothèque, le salaire qui bloque à cause du système et arrive en retard, la séance de cinéma complète mais sans moi, le concert que j'ai loupé à cause du boulot, le jean qui rétrécit, le café en rupture de stock ou l'alarme incendie qui se déclenche pour avoir fait cuire un gâteau.
Autant vous dire que tout ça, réduit dans un laps de temps très court me monte un peu au nez. Se faire respecter, se respecter, s'arrêter, se calmer, réfléchir au futur voire au présent immédiat tout ça j'ai compris. Certaines choses aboutissent sur le plan professionnel mais la vie personnelle bon sang ! Si je dois tout arrêter séance tenante, au moins qu'on me laisse vivre des moments sympas non? J'ai pris tout ça comme une injustice et suis restée sous ma couette. J'ai parfois pleuré, parfois crié, mais à quoi bon? Goût à rien, énergie pour rien, un bon goût de déprime comme on les aime. Évidemment, dans ces cas-là, contrairement au commun des mortels, j'ai faim. Et ça n'arrange pas mes affaires. Vu comment vont les choses ne serait-il pas plus prudent de rester en retrait jusqu'au 31 décembre ?
Sincèrement, je veux bien comprendre que c'est compliqué partout, que les planètes rétrogradent, que l'on doive quitter les anciens schémas etc mais là trop c'est trop. Je ne suis même plus maîtresse de mes décisions, quant à ma liberté ? A chaque fois que je tente quelque chose ça part en live! Donc... j'attends. Comme si ma patience n'avait pas déjà été assez mise à l'épreuve depuis bientôt 5 ans !
Je passe des heures à regarder ce que les autres savent faire en me disant que je pourrais en faire autant, je passe mon temps à comprendre que je vis une vie à l'opposé de ce qui est prévu pour moi et? Rien. Je suis là, en pyj sous ma couette à craindre de sortir de peur qu'il se passe encore une catastrophe. Super !
Je sais que rien ne dure, je sais que c'est éphémère. Mais six mois c'est long et 2022 a vraiment été particulièrement hard. J'ai beaucoup travaillé, au sens propre comme au figuré, sur moi et sur les projets mis en place, mais si ce qui vaut la peine prend du temps, à ce stade de la compétition j'aimerais en voir le bout. Mais oui, je relativise : je suis à peu près en bonne santé, j'ai eu un problème physique chaque mois de l'année... Panaris, orgelet, chute, problèmes musculaires, angine, yeux qui pleurent, trois fois rien mais suffisamment chiants pour comprendre que quelque chose doit changer. Ok mais quoi ? Et comment ? On ne nous livre que très rarement la notice de ces changements, la marche à suivre. Donc voilà, vous êtes nombreux parmi mes lecteurs à voir que des choses ne tournent pas rond en ce moment dans nos vies, et je sais que vous vous reconnaîtrez dans mes propos. Patience, courage, il semble que ça finisse bien à la fin. C'est là que je me dis que je ne peux pas mourir maintenant, c'est trop nul comme fin. J'ai tant de rêves, de projets, d'envies...de lieux à découvrir, de bonnes choses à goûter, de gens à rencontrer. Et je suis là, visiblement incapable de surmonter les petits obstacles de la vie.
Et bien je pense que la leçon c'est ça : accepter nos moments nuls, nos mauvais jours, notre mauvaise humeur. Accepter de devoir arrêter la course ou la danse pour se mettre en retrait en attendant que la bourrasque passe et s'éloigne. Faire tomber les trucs que l'on croit impossibles à surmonter. On vit des choses que l'on peut supporter, on attire des épreuves que l'on est capables de dépasser, on vibre des émotions qui nous font travailler. J'avais prévu d'être avec mes amis aujourd'hui et une grève m'en a empêchée. Cette fois l'Univers ne m'a pas offert d'alternative, il m'a clouée au sol. Pourquoi faire ? Pour m'obliger à m'arrêter, vu que je ne sais pas le faire par moi-même. C'est chiant, c'est insupportable, mais on dirait que c'est nécessaire puisque je n'ai pas d'autre choix. Il m'a bloquée de toute part : mobilité, finances, énergie, c'est un gros STOP. Un vrai break-dance.
Qu'à cela ne tienne, je reste au fond de mon lit. Ça n'est arrivé qu'une fois ou deux cette année. Ça ne devrait pas me faire de mal. Je vous souhaite bon courage, et une fin d'année la plus heureuse possible. Moi je vais faire profil bas. C'est encore ce qu'il y a de mieux à faire. Je vous embrasse ⭐
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