La paix

Comme il est étrange, le sentiment qui monte, qui gronde, qui bouillonne dans les veines avant d'arriver à écrire ici, vous conviant de fait à partager le fruit de mes réflexions.

Chez moi, et peut-être chez vous, le ménage de printemps a démarré avant le printemps. Dès décembre j'ai initié le mouvement du nettoyage d'énergies, en mettant fin à certains projets, en clôturant certains liens, et ça se poursuit parfois par surprise, parfois de manière plus "encrée". 

Comme je n'ai pas la prétention d'être parfaite, je sais d'avance qu'il y a des jours où j'ai trébuché, j'ai déçu, j'ai blessé, mais une chose est certaine - et je mets au défi n'importe qui de venir face à moi me prouver le contraire - ça n'a jamais été mon intention. C'est vrai, moi aussi, j'ai décliné des invitations, botté en touche, fait l'autruche, disparu sans un mot quand j'ai eu la sensation que je n'étais pas à ma place ou bien que mon instinct a fait sonner les carillons intérieurs. Je n'ai pas dit quand les gens me décevaient, j'ai gardé le silence prenant la poudre d'escampette tranquillement mais sûrement.

Alors quand le jour de la rupture des liens a sonné, j'ai souvent été stupéfaite qu'on me reproche des choses sans me laisser la possibilité de m'expliquer puisque sinon je passais pour une égocentrique voyez-vous, alors que j'avais moi-même engendré un repli en raison de choses qui m'avaient blessées. Bref, j'ai choisi le truc le plus cool qui soit depuis l'invention des roulettes sur les valises : la paix.

Insufflée par mon entourage masculin, sûrement, par mon retour en Calabre l'été dernier surtout, je suis passée en "modalité balec", comme disent mes étudiants. Je fais de mon mieux, chacun étant responsable de ses réactions, de sa compréhension des choses, de sa grille de lecture, de l'angle qu'il choisit, de son propre parcours et cheminement intérieur. A un moment donné, je ne suis pas responsable de tout. Et ça mes amis, c'est une révolution. J'ai arrêté de croire que TOUT était ma faute, j'ai commencé à comprendre, en faisant la liste de mes actes et de mes "non-actes "comme on me l'a dit récemment, que j'avais ma part de responsabilité et que les autres avaient la leur. Je ne vise personne dans ces mots, même si bien sûr certains vont se sentir visés : j'ai un scoop pour vous, c'est votre compréhension pas mon intention. 

Et j'en ai reçu des conseils, par des gens dont la vie était en vrac, et je les ai pris, écoutés, mis en pratique alors qu'en fait, chacun fait exactement ce qu'il peut avec ce qu'il est. Les conseils non sollicités c'est out, les gens qui donnent leur avis avant de balayer devant leur porte c'est out, ils me feront part de leur expertise quand leur vie prouvera que leurs mots sont accompagnés d'actes. (Mike drop)

En fait, la paix, c'est génial. C'est accepter ce qui est inchangeable, ce dont on n'est pas responsable, c'est comprendre qu'on n'est pas superman, qu'on n'a pas de cape, qu'on n'a pas de pouvoirs magiques. C'est être là quand c'est possible (soit dans mon cas tout de même 99% du temps contre quasiment 12 % chez les autres, et encore) c'est accepter qui l'on est, c'est être en fait tout simplement un être humain et pas un magicien. Déjà quand on a compris et intégré ça les copains, je vous assure qu'on a gagné des miles d'estime de soi. Un pactole.

S'ensuit la partie où on ouvre les yeux sur la manière dont les gens nous considèrent (les actes) et ce que l'on perçoit de leurs intentions. Récemment j'ai compris que la manipulation et l'emprise avaient terminé leur abonnement dans ma vie. Quelle joie ! Donc ça y est, pas de renouvellement de contrat merci bien. Je vous assure que ça fait du bien !

Sincèrement, je me suis bien laissée faire. J'ai laissé des gens m'utiliser, j'ai laissé des gens mal me parler, mal me traiter aussi, en croyant que c'était sûrement légitime, que je le méritais. J'ai encaissé sans rien dire, sans me défendre, manquant de mots tellement c'était violent parfois. Violent dans ma perception mais pas hyper gentil non plus dans leur intention, faut pas exagérer, je ne suis pas une petite chose fragile. Mais si je suis abasourdie, ça veut sûrement dire qu'il fallait doser le tabasco dans les mots. 

Et je vous parle de ma vie d'adulte, pas de la période hautement inflammable de mon enfance qui de toute façon a été décortiquée au cours de 20 ans de thérapie. A 44 ans, c'est la vraie vie qui m'a frappée en plein visage, et j'ai décidé de prendre ma part. Ok, je ne suis pas parfaite. Mais je ne veux de mal à personne et étant déjà sensible, j'essaie au maximum de tenir compte de l'éventuelle souffrance des gens à qui je pourrais faire du mal, même quand ils le mériteraient, selon les experts à Miami.

Quant aux avis contradictoires sur la manière dont on doit se comporter dans une relation, ça aussi : balec. Chaque histoire a ses particularités, chaque relation son fonctionnement, foutez-vous la paix, n'écoutez pas tout ce qui se dit, ne croyez pas tout ce que vous entendez, utilisez votre discernement au risque de bousiller une histoire à fort potentiel. Tenons compte de l'autre, de nos besoins mutuels, de nos attentes mutuelles, n'étouffons pas, ne fliquons pas. Parce que ça ne sert à rien ! A part nous faire souffrir inutilement, ça ne sert à rien. Une relation quelle qu'elle soit devrait embellir nos vies, faire fleurir nos cœurs, pas nous donner envie de nous carrer la tête dans le four thermostat 12. 

COMING OUT : j'ai arrêté de tout écouter. Je fais au feeling désormais et ce dans tous les domaines de ma vie. Chaque relation a son fonctionnement, chaque interlocuteur, quelle que soit sa place dans votre vie, a son propre passé, son vécu, son histoire, son éducation, ses habitudes. Arrêtons de vouloir appliquer des recettes sur des histoires singulières, uniques. Chacun fait comme il peut, nous seuls (les deux) avons les clés. PERSONNE D'AUTRE n'a besoin ni le droit d'intervenir dans votre vie personnelle pour y glisser son expérience. C'est un "contrat synallagmatique" comme on dit en droit, entre deux personnes majeures, consentantes et capables. Et ce qu'il y a dans le contrat ne concerne que les deux personnes du contrat. Capito ? Voilà. Les tiers c'est par là =>🚪

C'est excessivement énervant. Donc le "balec" a encore de belles années devant lui. La question que je me pose désormais est la suivante : ai-je assez d'énergie actuellement pour faire face à cette situation ? Ai-je assez de bande passante et surtout ai-je envie de l'utiliser pour faire kems contre kems avec des gens qui, de toute façon, ont décidé de me virer de leur vie à un moment ou un autre ? Nope.

Donc : je choisis la paix. La paix, c'est doux. Certains dirigeants de ce monde qui jouent à celui qui a la plus grosse....personnalité devraient d'ailleurs s'en inspirer. La paix c'est dire "ok j'ai merdé, désolé, ce n'était pas mon intention. Si je peux encore réparer je le ferai, si en revanche tu as décrété qu'il était trop tard, j'espère que tu iras mieux. Bisous".

La paix c'est bien. La paix intérieure pour commencer. La digestion des ressentiments, le fracassement des ruminations, la fin des prises de tête pour tout et rien. Ma seule intention dans la vie c'est d'aimer. Mais sans forcer. Chacun est libre, personne n'appartient à personne, ni à d'autres, ni aux prisons mentales qu'il se crée. Pensons positif, envoyons de l'amour, prenons soin de nous et des autres, retirons-nous tranquillement si notre présence est de trop. Je vous assure que ça se voit et que ça se ressent quand on prend trop de place. C'est pas dans notre imagination, je peux vous dire que j'ai acquis quelques galons sur combien prendre de la place sans être désiré veut dire.

Donc une fois le ménage "d'énergie" fait, entre décembre et avril, maintenant c'est l'heure du nettoyage dans la matière. Vider les placards, aller à la déchetterie, virer, sortir, dégager, faire de la place. J'en suis là dans le Jumanji. Et vous savez quoi ? Vraiment ça va mieux. J'ai eu mal souvent, j'ai dû encaisser, mais ça va. Je vous le dis au cas où vous auriez envie de faire pareil mais avec la peur de souffrir. Oui on souffre, mais sérieux ça vaut le coup.

Et l'amour étant le plus puissant des antidotes aux plaies ouvertes que peuvent causer les déceptions, les mots amers et les ruptures violentes de liens (amicaux, professionnels et familiaux) les deuils et les difficultés, en vrai : dans les yeux de ceux qui nous aiment il y a un refuge inouï. Et ce sont ces personnes qui devraient selon moi, être le plus chéries, c'est grâce à elles qu'aucun obstacle ne nous arrête, grâce à elles qu'on parvient à évoluer toujours un peu plus et à être fiers de briller de toutes nos leds clignotantes. Faisons la différence entre ceux qui nous montrent par des petits mots, des petites attentions, une belle énergie de lumière, que nous sommes légitimes TELS QUE NOUS SOMMES et pas moins bisounours, moins sensibles, moins grandiloquents, plus discrets, plus calmes, moins exubérants, moins gentils... Et ceux qui ont des choses à régler chez eux et entreprennent de commencer à le faire chez vous. 

Vous êtes votre propre chef de chantier, et y a assez à faire. Si vous n'avez rien demandé : balec. 

C'est pas très joli comme mot, je vous le concède, je préfère la paix. Tout n'est pas forcément parfait et on s'en fiche, tant qu'on sait encore qui on est et où on habite. Le reste, ma foi, si on ne peut rien y faire, on le laisse où il se trouve, ou bien on le met dans la poubelle jaune pour le recyclage. 

Voilà, paix, amour et robustesse, je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures. (Vous êtes presque 300 000 à venir ici, mais enfin vous allez me faire rougir dites donc MERCI 💜) 

Bisous doux et cœur sur vous




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